Les directeurs d’établissements sociaux et médico-sociaux semblent avoir perdu le cap

capture-decran-2016-12-02-a-16-10-06Publié le 01.02.2018 par Lydie Watremetz
Article Hospimedia

Parler de l’avenir du métier de directeur dans le champ social et médico-social au lendemain de la grève nationale des Ehpad était délicat. La journée du SMPS, organisée sur cette thématique ce 31 janvier, a permis aux intervenants et participants de poser de nombreuses questions et au syndicat de s’inscrire dans le débat.

Définitivement, il y aura un avant et un après 30 janvier. Le mouvement de grève des Ehpad était en effet dans toutes les têtes des participants à la journée du SMPS dédiée à l’avenir des établissements sociaux et médico-sociaux qui, hasard du calendrier, se déroulait le lendemain des manifestations. Les pistes d’évolution du métier de directeur d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux (D3S) semblent intimement liées à une réalité souvent désastreuse. Difficile de rester insensible aux nombreuses déclarations de professionnels témoignant des défaillances du système actuel. Quant aux solutions esquissées, toutes semblent imparfaites, du développement de la télémédecine en Ehpad à la mutualisation des moyens

Des directions communes épinglées

Dans ce contexte un peu particulier, Danielle Toupillier, directrice générale du Centre national de gestion (CNG), a notamment affiché la territorialisation au titre des perspectives envisageables pour répondre à l’augmentation des vacances de postes de D3S en Ehpad (lire l’encadré). Elle a mis en avant l’expertise spécifique des directeurs médico-sociaux et la mutualisation des moyens. Aujourd’hui, déjà presque un D3S sur trois exerce ses fonctions sur au moins deux établissements. Pour certains D3S qui déclarent passer plus de temps dans leur voiture que dans leurs établissements, la direction commune s’avère souvent plus subie que choisie.

Une technocratie pesante

Monique Iborra, députée (LREM, Haute-Garonne), rapporteur d’une mission flash sur les Ehpad (lire notre article)— et qui devrait rendre un nouveau rapport le 14 mars — a reconnu que le secteur se caractérise par la «  » domination d’une technocratie difficilement supportable « . Devant l’assistance de directeurs, elle n’a pas hésité à dire qu’il fallait « inventer un nouveau modèle en retenant ce qui paraît important pour les personnes âgées « .

 

Pour Gérard Brami, directeur des Ehpad de Vence et de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), les tutelles savent depuis longtemps quelles mesures prendre pour faire face au vieillissement de la population, sauf que les moyens mis en place jusqu’à présent n’auraient jamais été à la hauteur des enjeux. Les pôles d’activités et de soins adaptés (Pasa), par exemple, sont selon lui une réponse adéquate mais trop marginale. « Créer un Pasa de quatorze places dans un établissement est ridicule« , a-t-il déclaré.

Les dernières annonces d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, en faveur du secteur et toutes « les données macroéconomiques, aussi rassurantes soient-elles, seront toujours impuissantes face au ressenti des agents, dans les établissements, que le travail est de plus en plus dur, et les moyens, de plus en plus limités« , a de son côté déclaré Jérémie Sécher en ouverture des débats. Toutefois, le président du SMPS refuse de baisser les bras et ose imaginer que des solutions sont envisageables pour redresser la situation et redorer notamment l’image des Ehpad. Même si celle-ci a été plutôt malmenée ces derniers temps.

 

Pour autant, il ne sous-estime pas la souffrance, voire parfois la perte de sens des professionnels, de l’agent de service hospitalier (ASH) au directeur. À la tribune, il a encouragé « l’union des professionnels de santé pour que la coconstruction s’installe en lieu et place de la division, la méfiance et l’opprobre« . Il a aussi appelé « les pouvoirs publics à redonner du sens et un avenir à l’hôpital et aux structures médico-sociales publiques« . Comme il l’avait évoqué à d’autres occasions, Jérémie Sécher a donc de nouveau suggéré un plan Marshall de l’investissement pour les infrastructures, les équipements et le numérique.

 

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