Le parcours emploi compétences pourrait avoir du mal à séduire les employeurs médico-sociaux

capture-decran-2016-12-02-a-16-10-06Publié le 23.01.2018 par Lydie Watremetz
Article Hospimedia

Si la baisse annoncée des contrats aidés avait entraîné une levée de boucliers, leur disparition semble au contraire se faire plutôt discrètement. Cette fois, le Gouvernement a sorti deux jokers : un rapport et une circulaire. Ils détaillent le nouveau dispositif de parcours emploi compétences. Quelques réactions émergent. Le secteur est réservé.

Cet été, les critiques gouvernementales sur les contrats aidés et surtout le ralentissement du dispositif avaient inquiété le secteur fort engagé en la matière. Vives avaient été les réactions à l’image de celles des acteurs du privé non lucratif. Le Gouvernement a alors fait le choix de missionner Jean-Louis Borello pour un état des lieux et des propositions. Plus de dix jours après la diffusion de son rapport et de la circulaire présentant le nouveau dispositif à mettre en place, les commentaires sont éparses et peu nombreux, loin des réactions en chaîne précédentes. Peut-on en conclure que le secteur est désormais rassuré ? Il semble plutôt attentif.

Un soutien collectif au nouveau dispositif

La tendance générale, au regard des premières réactions collectées par Hospimedia, s’oriente vers, en quelque sorte, l’approbation de la solution retenue par la mission Borello de remplacer les contrats aidés par un nouveau dispositif dit parcours emploi compétences (PEC). Difficile en effet de se positionner contre l’insertion et la formation. Le même jour que le rapport, la diffusion d’une circulaire clarifie les règles. A priori, il n’y a pas vraiment de période de transition, les contrats aidés n’existent plus. Les PEC s’appuient désormais sur une logique de parcours pour l’individu et une sélection des employeurs dans un objectif d’insertion économique. Pour financer ce dispositif, un fonds d’inclusion est créé. Cette ressource « doit permettre aux préfets de région de mobiliser les aides en fonction des besoins réels de leur territoire« , retient l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes) dans un communiqué. Elle se déclare aussi favorable à la réserve de 100 millions d’euros (M€) du plan investissement compétences pour la formation. Reste à mobiliser les entreprises notamment de l’économie sociale et solidaire sur cette nouvelle responsabilité des employeurs à l’insertion par la formation et un emploi en quelque sorte durable. Elle souhaite tout particulièrement une mise en place rapide des PEC.

Un lourd passif peu attractif

Mais cela ne semble pas gagné. Interrogé par Hospimedia, Antoine Perrin, directeur général (DG) de la Fehap rappelle qu’avec l’ancien dispositif — dit des contrats aidés —, « l’État s’est comporté comme un dealer ». Les préfets ont clairement incité en région les directeurs d’établissements à contractualiser sans contrepartie d’insertion ou d’emploi. Du jour au lendemain, les mêmes contrats ont été cloués au pilori, laissant les structures aux abois. Si Antoine Perrin salue sans hésitation le rapport Borello, il doute que le nouveau dispositif mis en place trouve le même engouement que l’ancien. La Fehap va toutefois présenter les règles désormais en vigueur à ses adhérents, pour qu’ils puissent s’y engager en jouant le jeu de la formation et de l’insertion. Pour le DG de fédération, c’est « un nouveau pari sur l’avenir« . Autre bémol, il estime que les financements rattachés aux PEC sont moins importants que ceux des contrats aidés. Il évoque, pour les premiers, 50% du salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) contre 50 à 60% pour les seconds. De son côté, Sébastien Bosch, adjoint au responsable des ressources humaines d’Unicancer, rappelle que la formation des salariés et tout particulièrement la mise à niveau des nouveaux employés est déjà une pratique utilisée par le secteur. Il ajoute que le parcours emploi compétences implique une nouvelle culture professionnelle à adopter. Les acteurs du secteur restent pour l’instant vigilants.


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