Le nouveau référentiel aide-soignant sera présenté d’ici la fin du mois d’avril

capture-decran-2016-12-02-a-16-10-06Publié le 14.02.2020 par Perrine Debacker et Clémence Nayrac
Article Hospimedia

Fin du concours d’entrée, allongement de la durée de formation ou encore aménagement des fins de carrière. Après des mois d’attente, la ministre des Solidarités et de la Santé a dévoilé ce 13 février plusieurs mesures pour l’attractivité de la profession aide-soignante. Un nouveau référentiel sera présenté d’ici fin avril et effectif en septembre.

 

Agnès Buzyn et Myriam El Khomri posent pour la photo à l’occasion d’une rencontre avec les étudiants de l’Ifas de Nanterre.

« Beaucoup de positif pour l’attractivité du métier». Ce 13 février, Arlette Schuhler, ancienne présidente et désormais secrétaire de la Fédération nationale des associations d’aides-soignants (Fnaas), ne cachait pas son soulagement. Quelques minutes plus tôt, alors que la ministre des Solidarités et de la Santé, en visite dans un institut de formation d’aides-soignants (Ifas) à Nanterre (Hauts-de-Seine), s’apprêtait à dévoiler les arbitrages retenus pour améliorer l’attractivité de la profession, la porte-parole du groupe de travail ad hoc ne cachait pas « certaines appréhensions». Mais ce 13 février, Agnès Buzyn a bien annoncé plusieurs engagements pour l’attractivité de la profession. 

 

40 M€ contre la sinistralité

Les mesures annoncées vont au-delà de la profession. Agnès Buzyn a souhaité étendre la réforme à la lutte contre la pénibilité et contre la sinistralité, a t-elle insisté. Elle a ainsi annoncé le renforcement des moyens financiers dédiés à la prévention de la sinistralité, en créant un fonds national de prévention doté de 40 millions d’euros (M€) et dédié au financement d’actions concrètes de prévention dans la fonction publique hospitalière. Les structures privées connaîtront elles aussi une « hausse substantielle» des aides dédiées à la prévention, promet la ministre.

 

La fin du concours « à 80% »

Concernant la formation d’abord. C’était un point attendu, depuis la publication du rapport chapeauté par l’ancienne ministre du Travail Myriam El Khomri, également présente ce 13 février : la suppression du concours d’entrée en Ifas. Il sera bien effectif dès la rentrée de septembre 2020. « À 80 %», a précisé toutefois Agnès Buzyn. Un dispositif transitoire permettra en effet d’assurer un quota de places pour les futurs étudiants déjà engagés dans une préparation au concours. Cette annonce intervient alors que plusieurs structures associatives s’étaient inquiétées, début février, du manque de directive sur les nouvelles modalités d’admission (lire notre article). « Le concours actuel […] ne permet pas de valoriser de façon satisfaisante certaines compétences humaines absolument essentielles pour l’exercice du métier d’aide-soignant», a confié Agnès Buzyn.

Quel sera le nouveau mode de sélection ? Le concours sera remplacé par un système d’examen de dossiers. L’objectif sera ainsi d’identifier les compétences clés pour ce métier. Pour les candidats qui auront été sélectionnés, cet examen sera complété par un entretien. Il confirmera l’inscription et permettra de s’assurer de la pertinence de cette orientation, a détaillé la ministre.

 

Un allongement de la durée de formation
Plus largement, il est question de la refonte de la formation initiale. Elle passera ainsi de 10 à 12 mois, ce qui permettra l’ajout de nouveaux enseignements. Et Agnès Buzyn de citer le repérage des fragilités, la prévention de la perte d’autonomie ou encore le raisonnement clinique en équipe pluriprofessionnelle. Pour répondre aux besoins de formations, les aides-soignants intervenant auprès des personnes âgées pourront aussi bénéficier d’une nouvelle formation certifiante (lire l’encadré). Pour renforcer l’attractivité, l’ambition est aussi de faciliter les passerelles et fluidifier les parcours des aides-soignants. À ce titre, et à la demande du groupe de travail, les aides-soignants pourront désormais former leurs pairs dans les instituts.

 

Aménager les fins de carrière

Côté carrière, du nouveau également. Agnès Buzyn souhaite « alléger de manière supplémentaire le temps de travail lorsque c’est nécessaire». Un outil d’aménagement du temps de travail et de reconversion professionnelle sera mis en place avec la possibilité d’un temps partiel de fin de carrière financé par le fonds pour l’emploi hospitalier. « L’objectif, c’est de permettre aux aides-soignants et aux agents des services hospitaliers qualifiés d’opter pour un mi-temps payé à 75% sur leurs deux dernières années de carrière et de continuer à cotiser pour leur retraite à 100%», a détaillé Agnès Buzyn.

Mais tous les projets n’ont pas été dévoilés ce 13 février. Un nouveau référentiel des missions, des activités et des blocs de compétences de la profession verra bien le jour, a assuré la ministre de la Santé. Elle le présentera en détail « à la fin du mois d’avril », pour une mise en œuvre dès septembre également. D’ici là, certains sujets restent à approfondir, a reconnu Agnès Buzyn, assurant que « tout le monde» sera « autour de la table», y compris les représentants infirmiers. De nouvelles annonces sont donc attendues, d’autant, précisent en aparté plusieurs membres du groupes de travail, qu’un dernier point pourrait grandement favoriser l’attractivité du métier d’aide-soignant : une revalorisation de sa rémunération.

 

Une nouvelle formation dédiée au grand âge
Agnès Buzyn s’est appuyée sur le rapport de la mission sur l’attractivité des métiers du grand âge et de l’autonomie, présenté en octobre par Myriam El Khomri, également présente à Nanterre ce 13 février. « Les candidatures aux Ifas ont baissé de 25% sur les cinq dernières années, a rappelé cette dernière. Le métier d’aide-soignant est un métier en souffrance qui a besoin de plus de considération.» La première mesure, déjà annoncée en novembre par Agnès Buzyn dans le cadre du plan Investir pour l’hôpital, est la prime générale grand âge (lire notre article). Tous les aides-soignants exerçant en Ehpad, en unité de soins longue durée et en service de soins de suite et de réadaptation (SSR) ou de médecine gériatrique recevront une prime de 100 euros net par mois. Effective depuis janvier 2020, elle sera versée rétroactivement dans quelques semaines et remplacera l’actuelle prime assistant de soins en gérontologie (ASG). Mais Agnès Buzyn a également annoncé des nouveautés concernant la formation continue : une nouvelle formation « accompagnement du grand âge en équipe» sera accessible aux aides-soignants. D’une durée de 105 heures, elle ne conditionne pas le versement de la prime, a insisté la ministre. Cette prime pourra être complétée par un module d’une semaine, centré sur les troubles cognitifs les plus lourds, ce qui dans l’ensemble correspondra aux exigences actuelles de la formation ASG.

 

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