Restrictions des contrats aidés : La double peine pour les Ehpad ?

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La nouvelle a fait l’effet d’une bombe cet été : le gouvernement veut mettre fin aux contrats aidés, jugés « coûteux et inefficaces dans la lutte contre le chômage ». Il y en aura moins de « 200 000 » en 2018, contre 310 000 signatures ou renouvellements en 2017, selon le Premier ministre Edouard Philippe, ciblant prioritairement « l’éducation et l’outre- mer ». Dans les Ehpad, cette annonce a créé l’émoi. Car, a rappelé la Fédération hospitalière de France (FHF) qui a immédiatement tiré la sonnette d’alarme, le secteur sanitaire concentre 25 000 contrats aidés dont la moitié dans les EHPAD (l’essentiel sur des postes ne concernant pas le soin). Or les Ehpad souffrent déjà d’une importante pénurie de personnel en raison, entre autres, des difficultés budgétaires, d’une réforme tarifaire particulièrement complexe et de problèmes d’attractivité. « Pour les EHPAD, déjà en proie à une réforme de leur tarification, la suppression des contrats aidés est une double peine qui pourrait se traduire par de nouvelles coupes de postes », a résumé David Gruson, délégué général de la FHF.

Levée de bouclier des syndicats et organisations professionnelles

Vent debout pour défendre le public fragile qu’ils accueillent et accompagnent dans leurs derniers moments de vie, les syndicats, fédérations et organisations du secteur des personnes âgées dépendantes ont demandé au gouvernement que les Ehpad fassent partie des bénéficiaires prioritaires des renouvellements de contrats aidés. Dénonçant, au passage, la suppression d’un dispositif ayant pourtant servi à compenser un sous-financement ces dernières années. Pour l’heure, le Gouvernement ne s’est pas prononcé sur les conditions et les conséquences de cette décision, jugée brutale et non préparée par les professionnels du secteur. Et si le Premier ministre a promis de trancher cette question lors de la présentation du Projet de loi de finances (PLFS, généralement présenté début septembre), il y a fort à parier qu’Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, sera questionné sur le sujet lors de son intervention aux Universités d’été de la FHF, le 5 septembre prochain, à Paris.

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