Sage-femme : un métier, une vocation

Aujourd’hui, le Labo Staff se penche sur le métier de sage femme en interviewant une blogueuse sage-femme rédactrice d’un blog qui retrace sa vie quotidienne auprès des patients et au coeur du métier.

Bonjour, pourriez-vous brièvement nous retracer votre parcours professionnel?

Je suis sage-femme depuis 1979, à une époque où les études étaient bien plus accessibles que maintenant. J’ai eu la chance de ne travailler ensuite que dans des maternités à taille humaine et très respectueuses des attentes des parents. J’ai commencé une activité libérale à temps partiel à la fin des années 80 et suis totalement libérale depuis 1993.

Il y a t’il des difficultés pour accéder à ce métier ?
Auriez-vous des conseils (lecture, cours en ligne…) pour se préparer au mieux à l’examen ?

Il est certain que la première année commune aux études médicales et le concours qui la clôture sont un vrai parcours d’obstacles. Non, je n’ai aucun conseil à donner. Juste renforcer la nécessaire motivation ; ça vaut le coup de se bagarrer parce que ce métier est passionnant.

Sage-femme a toujours été une vocation pour vous ? Est-ce que l’envie ne dépérit pas avec le temps ?

J’ai appris l’existence de ce métier vers 12 ans et plus jamais je n’ai imaginé faire autre chose !

Non, je ne me suis pas lassée et ma pratique actuelle est très différente de celle de mes débuts. Notre profession a évolué au rythme des découvertes en obstétrique, l’activité en cabinet est très différente du travail en maternité, le suivi gynécologique est venu élargir notre champ d’action. Enfin, l’expérience acquise confère une certaine sérénité assez confortable au quotidien.

Comment définiriez-vous le contexte professionnel au sein duquel vous évoluez ? la position des sage-femme est-elle, comme celle des aides-soignants une position parfois difficile à imposer (stress , manque de reconnaissance, surcharge de travail…)

« Mon » contexte est plutôt confortable. En libéral, nous décidons du rythme de notre travail et sommes reconnues et valorisés par les femmes et familles que nous accompagnons. Ça se complique parfois avec quelques autres praticiens mais là aussi, l’expérience fait que l’on se sent plus sure de soi et moins déstabilisée par la mauvaise volonté de certains de nos «partenaires » de soin.

En structure, il me semble que cela devient vraiment difficile. Les rythmes de travail augmentent sans cesse et les sages-femmes sont réduites à être d’excellentes praticiennes, centrées sur le dépistage et le traitement des pathologies mais dans l’obligation de délaisser toute velléité d’accompagnement faute de temps pour l’assurer. Cela conduit à une insatisfaction des professionnels comme des parents. Personne n’y trouve son compte.

Les hommes commencent-ils à s’intéresser à la profession ? Avez-vous des collègues masculins ?

Les hommes peuvent être sage-femme depuis 1982 mais ils restent nettement minoritaires. Selon la Drees, au 1er janvier 2012, il y avait 407 hommes sages-femmes pour 19 128 femmes

Un bon souvenir que vous aimeriez partager avec nous de votre expérience ?

Je vous renvoie à ce billet de blog 

Vous êtes l’auteur d’un blog « 10 lunes », pourquoi cette envie de partager avec les internautes ?

Parce que la vision de la maternité relayée par de nombreux sites me semble réductrice ou carrément erronée et que le blog est une petite goutte d’eau face à un océan d’idées reçues. Parce que la méconnaissance de ma profession me désole et que témoigner de son quotidien me semblait une forme d’action militante possible. Parce que j’ai du plaisir à écrire, à choisir mes mots, à transmettre.

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