Portrait : Géraldine Santune, kinésithérapeute des équipes de France d’escrime

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Géraldine exerce à Lille et intervient également auprès des équipes de France d’escrime. Ancienne sportive de haut niveau, la kinésithérapeute revient sur son parcours et nous partage ses expériences et ses conseils.

Qui es-tu ?

Je m’appelle Géraldine Santune et je suis kinésithérapeute depuis 2007. J’ai obtenu mon diplôme interuniversitaire en kinésithérapie du sport à Paris en 2011. J’ai également été championne de France d’escrime quand j’étais cadette, et je suis désormais kinésithérapeute des équipes de France d’escrime depuis 2012.

Meilleur souvenir en tant que sportive de haut niveau ?

Mon meilleur souvenir c’est probablement lorsque j’ai remporté les championnats de France. Quand on pratique un sport, on s’entraîne pour la victoire et quand on voit les sportifs s’exclamer de joie suite à une victoire c’est représentatif de ce que l’on ressent, de cette consécration.

Pourquoi avoir choisi la kinésithérapie et est-ce que cela a un lien avec votre passé de sportive de haut niveau ?

Oui complètement. C’est assez courant qu’un sportif de haut niveau se blesse alors c’est tout à fait fréquent qu’il ait recours à un kinésithérapeute. Cela a été mon cas et je trouvais que c’était un métier formidable, qui implique un certain investissement et qui permet à l’athlète de pouvoir continuer à pratiquer sa passion. Je trouvais toujours mes propres kinésithérapeutes détendus et sympathiques et à force de les côtoyer en raison de mon activité sportive, cela m’a donné très envie de devenir moi-même kinésithérapeute.

Tu es la kinésithérapeute de l’équipe de France d’escrime, quelle influence cela a sur ton quotidien ?

On les suit effectivement sur leurs déplacements que ce soit en coupe d’Europe, en coupe du monde ou encore pendant leurs stages. Je suis donc amenée à me déplacer assez souvent, moins ces derniers temps en raison de la pandémie évidemment car il n’y avait plus de compétitions.

Comme nous sommes de nombreux kinés à soigner les équipes de France d’escrime, nous nous répartissons les déplacements. Plus c’est loin, plus nous partons longtemps et plus c’est proche (les déplacements en Europe par exemple), plus c’est court. Ensuite il y a des stages (d’oxygénation, de préparation à de gros événements) qui durent souvent une semaine. Alors quand il faut s’organiser entre ces déplacements, les patients de mon cabinet et les congés, il est parfois difficile à comprendre pour les patients du cabinet que vous n’êtes pas là mais vous n’êtes pas nécessairement en congés, vous êtes malgré tout en train de travailler. Quand les patients de mon cabinet apprennent que je suis également kiné de l’équipe de France d’escrime, il me considère comme “le super meilleure kiné” parce que je suis kiné d’une équipe de France, alors qu’en réalité n’importe quel kiné ayant suivi un cursus de kiné du sport et qui a envie de bien faire son travail peut devenir kiné d’une équipe nationale.

La prise en charge est-elle différente entre une personne lambda, un sportif et un sportif de haut niveau ?

Lorsque l’on soigne une personne lambda, on la rééduque pour qu’elle retrouve  son état antérieur avant la blessure. S’il s’agit d’un problème musculaire ou qu’elle a été dans le plâtre on va repasser par du renforcement et de la musculation mais il n’est pas nécessaire d’aller plus loin. Pour un sportif, et un sportif de haut niveau, il y a en plus ce que l’on appelle une “phase de réathlétisation” c’est à dire qu’on la remet au niveau de la personne lambda, et en plus il va y avoir cette phase ou il va falloir renforcer plus que la personne lambda pour qu’elle puisse retourner sur le terrain.

Une fois la rééducation terminée, une remise à niveau est également nécessaire avec un préparateur physique car on a une forte demande du corps qui demande des soins plus  approfondis pour ne pas risquer de se blesser à nouveau. Les sportifs et les sportifs de haut niveau vont avoir cette phase supplémentaire, pour s’assurer qu’ils sont prêts à reprendre leur activité.

Le sportif de haut niveau, s’il est en structure, aura tout à disposition pour que la guérison soit faite le plus rapidement possible. Évidemment il y a le temps de cicatrisation qui ne peut pas être occulté, mais son accès aux soins est plus rapide et plus facile.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui rêve de devenir kinésithérapeute pour sportifs ?

D’être passionné par le sport dans lequel il va travailler. On voit souvent le côté sympa du kiné au bord de terrain mais il faut savoir que souvent (pendant les périodes  de compétition), c’est le premier levé pour préparer, pour strapper et c’est aussi être le dernier couché car les récupérations interviennent après la journée, après le repas ou après le debrief de l’entraîneur en général. C’est aussi lui qui va s’occuper d’aller chercher les packs d’eau et les barres de céréales. Donc il y a effectivement le côté sympa ou le kiné sert aussi de confident, il est proche de l’athlète c’est parfois aussi son psychologue ou encore son infirmier. Mais les journées sont très longues, même en aimant le sport, quand on passe environ 13 heures dans le gymnase ça peut paraître long quand même. Je vous conseille donc d’être vraiment passionné et dévoué par le sport et d’être en forme et en bonne santé.

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