Infirmière depuis bientôt 25 ans, Anne Sophie décide d’intégrer le bloc opératoire en 2009. Un rythme effréné et passionnant qu’elle croque à travers ses portraits de chirurgiens. Elle revient sur son quotidien d’infirmière et d’illustratrice mais aussi sur la place de l’art – encore trop peu présent – dans le domaine du soin.
La mission principale d’une infirmière de bloc opératoire est de gérer le programme opératoire d’un chirurgien. Nous faisons descendre le patient en amont, vérifions son identité, mettons en place le matériel nécessaire… bref, nous nous assurons que l’intervention se passe dans les meilleures conditions possibles.
Ce qui me plaît dans mon métier, c’est qu’il mélange beaucoup de choses : la technicité, l’humain et l’organisationnel. On travaille main dans la main avec le chirurgien et l’anesthésiste et on a un rôle très important à jouer dans le bon déroulé de l’opération. On a une grande responsabilité, j’adore !
La rigueur !! C’est vraiment le plus important. L’humilité aussi, il faut savoir rester à sa place pendant les opérations.
Si je devais donner un conseil à celles et ceux qui sont tentés par le bloc opératoire, c’est : essayez !! Le bloc opératoire est un monde à part qui peut être assez clivant. En gros, soit on adore, soit on déteste ! Et tant qu’on a pas essayé, on ne peut pas imaginer ce que c’est. Il faut également bien prendre en compte les contraintes du métier, comme les astreintes de nuit et de week-end avant de se lancer. Et, enfin, je vous dirais de ne pas prendre personnellement certaines situations. Nous travaillons dans un environnement plutôt stressant où la situation peut parfois être tendue. Il faut savoir prendre du recul et se concentrer sur son travail.
Ce que je préfère dessiner, ce sont les portraits. Je trouve fascinant de faire ressortir les expressions des personnes et l’ambiance du bloc grâce au dessin.
Personnellement, je trouve que l’art est encore trop peu présent dans les établissements de santé. Pourtant, c’est un super outil pour dédramatiser les soins et l’ambiance froide des blocs opératoires.
Grâce au dessin, les patients voient leurs médecins en tenue de bloc, ils peuvent mettre des visages sur les noms de personnes qu’ils ne verront peut-être que le jour j. Dans une salle d’attente, par exemple, l’art permet de rassurer et d’apaiser, de rendre le moment plus chaleureux.
À terme, j’aimerais pouvoir me consacrer pleinement au dessin. J’aimerais continuer de proposer aux praticiens de réaliser leur portrait professionnel et de mettre en lumière leur travail, derrière les portes du bloc opératoire.
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Crédits photo : Marine Voiturier
Métiers en médico-social et social