La perte de chances commence au berceau

petite enfance

Selon une étude américaine, à quatre ans, un enfant né dans une famille défavorisée a entendu 30 millions de mots de moins qu’un petit copain qui a grandi dans un foyer nanti. Résultat ? Son apprentissage ultérieur de la lecture sera entravé d’autant. En clair, même à l’entrée en maternelle, les petits ne sont déjà plus sur un pied d’égalité.

Les conséquences d’un tel décalage sont d’abord collectives, rappelle la Fondation Terra Nova dans un récent rapport intitulé « Investissons dans la petite enfance – L’égalité des chances se joue avant la maternelle ». Mauvais classement du système éducatif français au niveau international, décrochages scolaires en pagaille, bataillons de chômeurs peu ou pas qualifiés…Que faire, s’interroge Terra Nova ? « La politique de la petite enfance doit viser autant l’égalité des chances que l’appui aux parents qui travaillent ». Ce qui implique de bâtir des crèches dans les quartiers populaires et les territoires ruraux tout en assurant la transparence dans l’attribution des places. Surtout, il convient d’inverser l’ordre des priorités. Alors que dans les crèches, l’accent était jusque-là mis sur la santé, la sécurité, le développement psychomoteur et la socialisation des enfants, il est crucial de se focaliser sur la qualité éducative et pédagogique, bref, sur la transmission du savoir.

L’enjeu n’est pas seulement éthique mais également sonnant et trébuchant. En effet, selon le prix Nobel d’économie, James Heckman, les sommes affectées à la requalification professionnelle ou à la prévention de l’échec scolaire généreraient des résultats notoirement meilleurs si elles profitaient aux personnes défavorisées bien plus tôt dans leur vie, dès la petite enfance.

> Le rapport de Terra Nova

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