Etudes en soins infirmiers : la fin du concours acté

concours soins infirmiers

La suppression du concours d’entrée aux Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) prend effet dès janvier 2019. Désormais, les candidats à ces études devront passer par Parcoursup.

Les ministres en charge de la Santé et de l’Enseignement supérieur ont annoncé deux décisions lors de leur déplacement à Caen, le 5 juillet dernier : l’insertion sur Parcoursup dès 2019 pour la formation en IFSI et la suppression du concours (écrit et oral) à cette même date. Sauf dérogation, le législateur a prévu l’insertion sur Parcoursup de toutes les formations en 2019. Pour les études en soins infirmiers, les ministres n’ont pas dérogé.

Sélection sur dossier et parcours d’orientation

Les dispositions de la loi relative à l’Orientation et à la réussite des étudiants (ORE) et la réforme du lycée en préparation ont pour point commun une place plus grande attribuée à la construction du parcours d’orientation des élèves. Le concours d’entrée en IFSI va, de fait, être remplacé par une sélection sur dossier mais aussi par un processus d’orientation organisé dans la durée. Les professeurs du lycée, qui, jusqu’alors n’avaient pas de rôle assigné dans l’orientation des étudiants pour ce type de filière, vont désormais être impliqués. La sélection des futurs étudiants en IFSI s’appuiera sur les avis motivés des équipes du secondaire, qui connaissent bien les élèves, en lien avec les responsables et formateurs des IFSI, qui apprécieront les candidatures et les classeront. Les caractéristiques et les attendus de la formation infirmière vont prochainement être décrits comme pour les 13000 autres formations déjà présentes sur Parcoursup.

Intégration universitaire

La Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) s’est félicitée de cette annonce. « La suppression du concours marque la fin de la sélection sociale », a-t-elle soutenu dans son communiqué de presse suivant l’annonce des ministres. Ce procédé [le concours, NDLR], considéré comme archaïque et désuet pour beaucoup, enrichit les systèmes parallèles de préparations privées pendant que les candidats multiplient les inscriptions aux concours et créent un effet d’afflux dans beaucoup d’établissements. » L’intégration universitaire de la formation permet aussi de reconnaître les ESI comme des étudiants s’inscrivant dans le droit commun et disposant des mêmes droits que les autres étudiants universitaires.

La Coordination Enseignants et étudiants en santé n’est pas du même avis et « redoute que la sélection établie par l’algorithme Parcoursup ne permettent pas aux étudiants de retenter leur chance après un premier échec et craint que les bons dossiers scolaires en 2e, 3e vœu (ou plus) prennent les places d’autres moins bien classés scolairement mais plus affirmés dans leur choix de métier et ainsi plus motivés ».

Pour les prépas

La Fédération nationale de l’enseignement privée (FNEP), qui regroupe notamment 200 instituts de formation privés impliqués dans les métiers de la santé, s’alarme, quant à elle, des conséquences économiques et sociales de la décision ministérielle. « Ces instituts, qui proposent des cursus préparatoires aux concours, représentent au total 4 500 emplois qui prennent en charge plus de 40 000 étudiants, dont 20 000 dans la préparation aux concours paramédicaux, explique la FNEP. Le seul concours à l’entrée en IFSI représente 13 000 étudiants et plus de 1 000 salariés dont 930 enseignants. » La suppression du concours constitue un « sinistre économique et social inédit et brutal ».

Les ministères ont tenu compte de la situation de ces « prépas » et les encouragent, dès la rentrée prochaine, à mettre davantage l’accent sur l’acquisition de compétences complémentaires, ainsi que sur la réflexion sur l’orientation et moins sur la préparation technique des épreuves qui vont disparaître. Les étudiants qui auront suivi une année de « prépa » pendant cette période de transition, pourront faire valoir cette année préparatoire dans leur dossier sur Parcoursup : compétences acquises, meilleure connaissance du métier, motivation…  

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