La hausse des effectifs de kinésithérapeutes ne profitera pas aux activités salariées

capture-decran-2016-12-02-a-16-10-06Publié le 24.07.2018 par Jérôme Robillard
Article Hospimedia

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère des Solidarités et de la Santé prévoit une hausse de 57% du nombre de masseurs-kinésithérapeutes d’ici 2040. Une croissance qui s’annonce supérieure aux besoins en soins selon l’étude menée par Christelle Millien (à télécharger ci-dessous). Cette étude estime que le nombre de masseurs-kinésithérapeutes va passer de 85 000 à 133 000 sur un rythme continu à partir de 2019. En 2018, avec l’allongement d’un an de la durée des études, aucun diplôme ne sera délivré en France.

 

 

 

 

« L’ampleur de cette hausse est à nuancer : les besoins de soins augmenteraient eux aussi fortement compte tenu du vieillissement de la population et de la concentration de la consommation de soins de kinésithérapie sur les personnes les plus âgées. Les personnes de plus de 75 ans en consomment en effet cinq fois plus que les autres », est-il souligné dans l’étude. Ce constat relativise ainsi la hausse de la densité de ces professionnels de santé. Cette densité est estimée à 151 masseurs-kinésithérapeutes pour 100 000 habitants en 2040, contre 126 en 2016 et 184 sans prendre en compte la hausse des besoins.

L’activité de ces professionnels se fera de plus en plus sous la forme d’un exercice libéral, prédit la Drees : « Leur part, de 80% en 2016, augmenterait à 89% en 2040. » L’exercice salarié attire en effet si peu ces professionnels que les établissements peinent à recruter. De ce fait, l’exercice mixte est de plus en plus valorisé même s’il ne concerne qu’un professionnel sur quatre installé en libéral. La Drees note par ailleurs une tendance au développement de l’exercice en groupe. Pour limiter cette hausse des professionnels, qui pèseront sur les finances de l’Assurance maladie, deux leviers s’offrent aux pouvoirs publics. Il s’agit d’une part des quotas d’entrée en institut de formation et d’autre part du nombre de diplômés à l’étranger. Actionnés ensemble, ces deux leviers offrent une infinité de combinaisons aux pouvoirs publics.

Les diplômés à l’étranger représentent aujourd’hui un tiers des primo-inscrits auprès des ARS, contre 10% en 1999. Il est à noter que parmi ce contingent annuel d’environ 1 200 professionnels, un tiers choisit l’exercice salarié — la proportion s’élève à 13% pour les diplômés en France. Or il se trouve que, selon la Drees, l’évolution du nombre de diplômés étrangers est « difficilement prévisible » pour les prochaines années. Enfin, le nombre de professionnels salariés en établissement a tendance à diminuer au fil du temps. L’étude de la Drees précise que 5% des masseurs-kinésithérapeutes salariés basculent chaque année vers l’exercice libéral. Un mouvement en partie contrebalancé par les 0,5% de libéraux choisissant le salariat, l’arrivée de nouveaux diplômés de l’étranger permet ensuite de combler le déficit.

 

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