[ Portrait ] Adrien, animateur en Ehpad

animateur ehpad

Intégrer de la joie dans un quotidien parfois difficile. Tel est le but d’Adrien, animateur au sein de la maison de retraite protestante de Nantes. Il revient sur son parcours et ses missions.

Pouvez-vous vous présenter ?

Après un début de carrière en tant que consultant dans l’informatique, je ne trouvais plus de sens dans mon métier. Il y avait un décalage entre ce que je faisais et ce que je suis. J’ai voulu me tourner vers les métiers du social, en commençant la formation “Chargé d’accompagnement social et professionnel”. J’y ai découvert les sciences humaines, la sociologie… j’ai adoré ! Après mon diplôme, j’ai travaillé pour la Maison de l’emploi de la métropole nantaise où j’ai accompagné des publics prioritaires. J’animais également des ateliers “être acteur de sa recherche d’emploi” où j’ai pu y associer ma passion pour le théâtre. Après 4 ans, j’ai eu envie de voir autre chose ​et j’ai travaillé, pendant 2 ans pour un service d’accompagnement pour les jeunes de 16 à 25 ans appelé CAP Jeunes. J’ai ensuite eu le besoin de changer d’air et je suis parti voyager en Asie mais le Covid m’a rattrapé. Du coup, je suis rentré à Nantes et j’ai postulé à l’offre d’animateur à la Maison de retraite protestante de Nantes. Ils m’ont fait confiance et jusqu’ici j’ai vraiment la sensation d’être à ma place !

Quelles sont les missions d’un animateur ?

Mon cœur de métier, c’est de proposer des activités variées pour un public hétérogène. En Ehpad, il y a à la fois des personnes avec toutes leurs capacités qui n’ont pas envie d’être infantilisés et d’autres qui ont besoin d’être stimulées. J’essaie donc de mettre en place un programme qui alterne activités manuelles, jeux de société, jardinage… Et pour celles et ceux qui préfèrent les activités intellectuelles, je m’improvise conférencier ! On a mis en place des cafés philos par exemple. On peut discuter de sujets assez lourds, comme la peur de la fin de vie, avec dérision et humour. C’est un espace de discussion bienveillant, sans jugement. Bon, je vous avoue quand même que l’activité qui a le plus de succès reste l’apéro une fois par mois !

Au quotidien, mes missions sont très variées et aucun jour ne se ressemble ! En plus des animations, je coordonne l’action des bénévoles et des intervenants externes, je gère un budget et les sorties, je crée des partenariats, je viens en soutien de mes collègues soignants, je rends des petits services au quotidien.. Bref, je suis un peu psychologue, logisticien, médiateur, communicant… un vrai couteau suisse !

Quelles sont les qualités nécessaires pour exercer ce métier ?

Il faut être dynamique, créatif, réactif, polyvalent et ne pas hésiter à sortir du cadre. Mon métier, au fond, c’est de susciter du désir, de réaliser les rêves des résidents, comme aller voir la mer une dernière fois. Je me sens investi d’une mission, c’est très gratifiant.

Aussi, il ne faut surtout pas se décourager. Je me souviens de mon deuxième jour, j’avais proposé un jeu de mimes. Non seulement j’étais le seul à mimer, mais je me suis également fait incendier par une résidente qui me trouvait nul par rapport à ma prédécesseur. Sur le coup, je me suis vraiment demandé si j’allais rester. Maintenant, j’ai appris à connaître les résidents, je comprends mieux leurs réactions, leurs caractères. J’ai appris à composer avec cette folie que je trouve maintenant beaucoup plus douce.

Un conseil pour celles et ceux qui souhaitent se lancer dans l’animation ?

Faites du bénévolat avant de vous lancer ! En Ehpad, on est face à un public qui présente des handicaps, qui a connu des choses et qui a eu des façons de vivre différentes des nôtres. C’est donc important de connaître toutes ces spécificités avant et d’être sûr de vouloir travailler auprès des résidents.