[Portrait] Léa, animatrice en Ehpad

animateur ehpad

Après un début de carrière dans le monde de l’agriculture, Léa décide de changer de voie avec une conviction : continuer de travailler avec les animaux. Elle est aujourd’hui animatrice en Ehpad et son chien fait le bonheur des résidents !

Peux-tu présenter ton parcours ?

J’ai fait un bac pro agro avec comme rêve de devenir monitrice d’équitation. Finalement, le monde de l’agriculture ne me convenait pas et je cherchais un travail qui me permettait de m’occuper de ma jument à côté. L’Ehpad de la Pèvele recherchait quelqu’un en service civique pour faire de l’animation et, malgré ma timidité, je me suis lancée. Ça a été une révélation ! En une semaine, je me suis super épanouie et j’ai adoré ma relation avec les résidents. Même si je suis arrivée un peu par hasard, je ne me vois pas exercer ailleurs qu’en Ehpad. J’ai toujours été plus à l’aise avec des personnes âgées que des enfants. Quand je donnais des cours d’équitation, je préférais faire les cours adultes.

Après le service civique, j’ai passé le BP JEPS mention animation sociale pour me professionnaliser. C’est une formation d’un an en alternance, avec 600 heures à l’école et 600 heures sur le terrain. J’ai été diplômée en novembre dernier et j’ai signé mon CDI en décembre.

Quelles sont tes missions ?

Mon spectre d’intervention est très large, ça va des animations quotidiennes, comme des ateliers culinaires, musicaux ou des moments « retour à l’école » à des plus gros projets. Par exemple, le projet d’établissement étant d’être « comme à la maison », j’ai travaillé sur la réalisation des façades des bâtiments. Façades de maison, de café, de restaurant, de mairie… notre objectif est de reconstituer un village pour que les résidents s’y sentent bien. On est également en train de créer une unité de vie protégée, avec un ciel étoilé pour le plafond et un sol vert pour rappeler l’herbe.

J’organise aussi régulièrement des événements, comme le marché de Noël, Pâques, le Carnaval… et des sorties à la mer, au cinéma ou au bowling. J’ai monté des partenariats avec des associations et des entreprises. Nous avons, par exemple, un magasin de vêtement qui vient à eux pour leur présenter leurs nouvelles collections.

Toutes mes missions sont vraiment tournées vers les résidents, pour les résidents. Je demande régulièrement leur avis, notamment avant de mettre en place une nouvelle activité et de la proposer à la direction. J’interviens également dans la vie sociale de l’établissement, sur une partie des projets personnalisés des résidents.

Je travaille souvent avec les autres professionnels de l’établissement, comme l’ergothérapeute pour les activités sportives et la psychologue.

Peux-tu nous expliquer le rôle de la médiation animale ?

J’ai toujours voulu travailler avec les animaux et je me suis rendue compte que les résidents adoraient mon chien. Ils sont ravis quand je l’amène, ils ont créé un lien fort avec lui. Par exemple, une résidente, souvent agressive, est toute douce quand il est là. Une autre, qui se plaint régulièrement de douleurs, oublie tous ses maux quand elle s’en occupe. De manière générale, la relation avec l’animal leur permet de sortir de leur isolement et diminue leur stress, ils se mettent dans une bulle avec lui. Il y a un vrai manque quand il n’est pas là !

Aujourd’hui, j’ai envie d’aller plus loin et de me former à la médiation animale pour pouvoir leur proposer des activités adaptées.

Un préjugé sur le métier d’animateur qui t’énerve ?

« C’est facile tout le monde peut le faire »… C’est vrai que, même moi, je le disais avant. Mais en fait pas du tout ! Organiser un événement demande de l’anticipation. Chaque animation est pensée, réfléchie, on est pas le clown de service. Pour être un bon animateur, il faut être multitâche et savoir s’adapter à chaque résident, s’assurer de ne pas les mettre en échec.

Un conseil pour celles et ceux qui voudraient se lancer ?

Si vous voulez faire ce métier, donnez-vous à fond ! Dites-vous que vous êtes très important pour les résidents, parfois même leur deuxième famille ! Donc investissez-vous, soyez à l’écoute de leurs envies et oser proposer des activités ou sorties.