Si l’impact positif de l’animal sur notre bien-être n’est plus à démontrer, de plus en plus de professionnels de santé s’interrogent sur le rôle de l’animal dans le soin. Certains Ehpad notamment utilisent la médiation animale pour rompre l’isolement de leurs résidents, leur apporter du bien-être et travailler sur leurs troubles cognitifs. C’est le cas de la résidence Beausoleil de Bridge qui innove pour ses aînés et dans la mise en place des Interventions Non Médicamenteuses. Ces solutions se déclinent par diverses pratiques et l’utilisation de nouveaux outils technologiques. Explications.
Concrètement, la résidence travaille avec plusieurs associations, à l’instar d’ « Epatez-nous » qui propose à leurs bénévoles d’intervenir avec leurs chiens au sein des Ehpad, ou d « Interméd’Animal » qui intervient avec lapins, chinchillas et cochons d’inde. Les activités permettent notamment de travailler la mémoire (présentation des chiens, évocation des souvenirs…), les sens comme le toucher, l’expression (appeler le chien par son nom, donner un ordre…), la précision (soins donnés au chien) ou encore la mobilité en promenant le chien en laisse.
Des ateliers d’équithérapie sont également proposés en partenariat avec l’association “Mieux être avec le cheval”, dont les interventions sont menées par une infirmière en psychiatrie. Par petits groupes, les résidents peuvent se balader ou encore les brosser.
Beaucoup de résidents viennent du milieu rural, sont habitués à vivre avec des animaux et trouvent un véritable réconfort auprès d’eux. « Nous rencontrons très peu de résistance dans la mise en place de ces actions mais, avant de proposer l’atelier au résident, nous vérifions toujours en amont s’il n’a pas une phobie. » précise Sixtine Lefebvre. « Une de nos résidentes a vécu les rafles de la Seconde guerre mondiale et est traumatisée par les chiens par exemple. Il est donc évident que nous ne lui proposons pas d’ateliers avec les chiens. »
Du côté des professionnels de santé, l’engouement a également été unanime. « De manière générale, les professionnels sont ravis de voir de la vie dans l’établissement et sont donc moteurs sur ce genre d’activité. La médiation animale a d’ailleurs fait partie des premières initiatives que nous avons remises en place dès la fin du confinement de l’année dernière ! » précise Stéphane Eude.
Pour prolonger les bienfaits de la médiation animale, l’établissement a investi dans deux chats robots qui simulent le miaulement, le ronronnement. « Quand les animaux s’en vont, ces robots nous permettent de créer une vraie continuité des bienfaits, ce sont des objets rassurants pour les résidents. » explique Sixtine Lefebvre.
Ces initiatives s’inscrivent dans une philosophie plus globale de l’établissement, tournée vers la mise en place de techniques non médicamenteuses, comme la présence de bébés reborn, la mise en place de jardins thérapeutiques, des ateliers de mobilisation cognitives ou encore l’intervention d’une sophrologue et d’une aromathérapeute. Pour Sixtine Lefebvre « Ces techniques thérapeutiques permettent aux résidents d’être connectés à l’instant présent, de réduire le sentiment d’isolement et de favoriser le contact ludique. On ne va plus hiérarchiser les capacités intellectuelles et cognitives, chacun peut participer et créer du lien et, ça, c’est vraiment intéressant ! »