La deuxième tranche de revalorisation des soignants interviendra « avant la fin de l’année »

capture-decran-2016-12-02-a-16-10-06Publié le 15.10.2020 par Agathe Moret
Article Hospimedia

Coup de pouce pour les soignants « éprouvés ». Jean Castex a annoncé ce 15 octobre le versement anticipé des 93 € de revalorisation consentis aux professionnels de l’hôpital et des Ehpad dans le cadre du Ségur. L’indemnité compensatrice de congés annuels non pris s’établira quant à elle entre 110 et 200 € brut par jour.

Au lendemain de l’annonce de l’instauration d’un couvre-feu dans huit métropoles et région par le président de la République, et alors même que le pays replonge en état d’urgence sanitaire, le chef de l’État, Jean Castex, est revenu ce 15 octobre en conférence de presse interministérielle sur la dégradation sanitaire du pays et l’accélération « soudaine et spectaculaire» du nombre de cas. Celle-ci, a-t-il estimé, « exigeait une réaction forte et rapide» pour protéger l’hôpital et ses soignants.

 

« Le système de soins tiendra grâce aux soignantes et aux soignants », a rappelé Jean Castex à l’occasion de la conférence de presse de ce 15 octobre. (Matignon/Capture d’écran)

« Il n’était pas envisageable de laisser nos hôpitaux faire face au risque d’un nombre de malades graves qui dépasserait rapidement et massivement nos capacités alors même qu’il n’est plus possible, comme au cours de la première vague, de déprogrammer massivement d’autres pathologies graves», a-t-il justifié. Pour soulager les soignants et « désengorger le système de santé», « la seule vraie stratégie possible, c’est donc le freinage de l’épidémie par le respect strict des gestes barrières et la limitation des contacts et des interactions sociales», a-t-il poursuivi. Une stratégie résumée en quatre mots par le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran : « prévenir plutôt que subir».

 

Récompenser des professionnels «admirables»

Une fois l’hommage rendu aux «professionnels de santé admirables et héroïques» pendant la première vague mais aujourd’hui « «atigués et éprouvés», le Premier ministre a dans ce contexte promis une nouvelle fois de mettre «tout en œuvre pour les soutenir face à cette nouvelle vague de l’épidémie». Car «le système de soins tiendra grâce aux soignantes et aux soignants.»
L’indemnité compensatrice de congés annuels non pris pour les agents mobilisés par nécessité de service, annoncée le 12 octobre dernier (lire notre article), sera ainsi fixée entre 110 à 200 euros (€) brut par jour. Après un premier versement anticipé de la revalorisation consentie dans le cadre du Ségur de la santé (lire notre article), les professionnels d’Ehpad et de l’hôpital bénéficieront également d’un versement anticipé pour la deuxième tranche de 93 €. Attendue à compter de mars prochain, «elle interviendra plutôt, avant la fin de l’année 2020, à la fois pour reconnaître le travail de ces professionnels et renforcer davantage encore l’attractivité de ces professions», a fait savoir Jean Castex. 100 millions d’euros (M€) seront par ailleurs délégués aux ARS «pour mieux organiser encore la gestion des ressources humaines».

 

Réanimation : le «doublement faux» de Jean Castex
Visiblement las des critiques récurrentes sur la stratégie gouvernementale, Jean Castex a signalé l’importance de ne «pas se perdre dans de vaines polémiques». Aussi a-t-il tenu «d’emblée à clarifier» un point sur l’intérêt de création de lits de réanimation. «J‘entends dire que la bonne réponse aurait été de créer massivement des lits supplémentaires en réanimation plutôt que prendre des mesures de freinage de l’épidémie. C’est doublement faux», a-t-il insisté en rappelant les nombreuses années nécessaires à la formation de professionnels spécialisés. Et de l’assurer : «Aucun système hospitalier ne serait capable de faire face aux conséquences d’une telle épidémie qui pourrait conduire à des dizaines de milliers d’hospitalisations graves si nous ne faisions rien en amont pour l’enrayer.»

 

Couvre-feu : professionnels de santé et aidants dispensés
Aux côtés de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, le Premier ministre est également revenu sur les exceptions au couvre-feu imposés en Île-de-France et dans les métropoles de Grenoble (Isère), Lille (Nord), Lyon (Rhône), Aix-Marseille (Bouches-du-Rhône), Montpellier (Hérault), Rouen (Seine-Maritime), Saint-Étienne (Loire) et Toulouse (Haute-Garonne, lire notre article).
Les déplacements seront ainsi autorisés pour raisons de santé, aller à l’hôpital, pour les professionnels de garde la nuit ou encore pour aider un proche en situation de dépendance, a fait savoir Jean Castex. Comme pendant la période de confinement, professionnels et aidants devront sortir munis d’une attestation prouvant que leur situation répond à l’une de ces exceptions. Les établissements de santé et médico-sociaux, a-t-il par ailleurs précisé, «échapperont naturellement à la fermeture anticipée» induite par les couvre-feu.

 

2 à 3 jours de télétravail par semaine dans le public
Autant que possible, et sur l’ensemble du territoire, le télétravail est une fois de plus recommandé. Dans la fonction publique, et « chaque fois que cela pourra être concilié avec les nécessités du service« , les administrations devront définir «dès la semaine prochaine» une organisation du travail permettant 2 à 3 jours de télétravail par semaine a fait savoir Jean Castex. Une mesure qui devrait donc pouvoir s’appliquer aux fonctions supports de la fonction publique hospitalière. À noter par ailleurs l’élargissement à nouveau des profils de personnes dites vulnérables, à l’instar des malades chroniques. «Nous allons faire évoluer cette liste pour protéger davantage de personnes» a indiqué Olivier Véran en précisant que la discussion a d’ores et déjà commencé avec des associations d’usagers.

 

Des tests antigéniques à l’hôpital
Olivier Véran, qui s’est félicité de voir le délai médian passer sous la barre des 24 heures pour le retour des tests RT-PCR*, est également revenu sur la stratégie de tests antigéniques. À ce stade 5 millions de tests ont été commandés et sont déployés depuis plusieurs jours dans l’ensemble du territoire. Ceux-ci sont expérimentés « à bas bruit » sur des publics spécifiques, parmi lesquels des étudiants en médecine, des étudiants en soins infirmiers, ainsi que dans le cadre de certaines admissions aux urgences et à l’hôpital. Leur utilisation devrait se démocratiser et «se mettre en place progressivement».
Les autorisations de la Haute Autorité de santé devraient en effet permettre «prochainement» aux hôpitaux, médecins libéraux, pharmaciens d’officine ou encore infirmiers libéraux d’acquérir ces tests ainsi que du matériel de protection adéquat pour réaliser ces prélèvements. De l’organisation à la formation, «cela va prendre un peu de temps, mais nous sommes d’ores et déjà mobilisés sur ce chemin», a assuré Olivier Véran. Les professionnels devraient pouvoir se les approprier d’ici quelques semaines.

 

* RT-PCR pour reverse transcriptase et réaction de polymérisation en chaîne

 

 

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