La campagne « Un métier pour nous » préconise des recrutements d’urgence pour le grand âge

capture-decran-2016-12-02-a-16-10-06Publié le 02.11.2020 par Lydie Watremetz
Article Hospimedia

La ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, lance la campagne « Un métier pour nous ». Elle vise le recrutement urgent et massif pour les métiers du grand âge de personnes hors du secteur. Pour cela, une circulaire interministérielle adressée aux préfets et ARS fixe la donne.

 

La campagne de recrutement d’urgence sur les métiers du grand âge s’ouvre à tous les demandeurs d’emploi. (Amélie-Benoist/BSIP)

Après avoir relancé le 12 octobre sa communication via la plateforme Renfort-RH, le Gouvernement affine sa cible sur le grand âge avec une nouvelle campagne de recrutement intitulée « Un métier pour nous » (lire aussi notre article). Cette fois, c’est Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’Autonomie, qui se retrouve en première ligne. Elle signale par communiqué du 30 octobre avoir, au lendemain des annonces du président de la République Emmanuel Macron sur le reconfinement, réuni en visioconférence des représentants du secteur du grand âge*. Elle indique aussi avoir entendu leur demande de « renforts en ressources humaines sur les métiers en tension d’aides-soignants, d’accompagnants éducatifs et sociaux et d’auxiliaires de vie, ainsi que sur des fonctions d’aide à la personne, dans les Ehpad, résidences autonomie et services à domicile».

 

 

 

Sa réponse se trouve en partie dans une circulaire interministérielle du 9 octobre relative à la mise en place par les préfets et les ARS d’une campagne de recrutement d’urgence dans ce secteur (à télécharger ci-dessous). La ministre déléguée a signé ce texte avec Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, Élisabeth Borne, ministre de l’Emploi et de l’Insertion, mais aussi Brigitte Klinkert, ministre déléguée à l’Insertion. En préambule, la circulaire évoque d’autres dispositifs visant plus particulièrement le long terme comme le futur plan destiné à renforcer l’attractivité des métiers du grand âge en mobilisant tous les leviers disponibles (rémunération, conditions et qualités de vie au travail, lutte contre la sinistralité, communication pour revaloriser l’image de ces métiers). Il est aussi question du Laroque de l’autonomie (à l’instar du Ségur de la santé) promis « prochainement» depuis l’arrivée au Gouvernement de Brigitte Bourguignon (lire notre article). Ces deux futurs rendez-vous avec l’emploi tardent toutefois à venir.

Des outils de la première vague
En attendant, c’est une campagne express qui est proposée par le Gouvernement (à ne pas confondre avec le plan attendu ni le Laroque). « Le rebond épidémique et l’inscription de la crise sanitaire dans la durée imposent de mobiliser dès à présent tous les leviers envisageables pour les employeurs d’une part à trouver des renforts en ressources humaines permettant de faire face à des besoins ponctuels et d’autre part à recruter des personnes dans la durée», explique le Gouvernement. Les différents outils déployés lors de la première vague restent donc d’actualité. Les établissements médico-sociaux peuvent toujours avoir recours à la réserve sanitaire et au service sanitaire des étudiants en santé, aux plateformes régionales de renfort en ressources humaines pilotées par les ARS et à la plateforme nationale Renfort-RH, au vivier de directeurs d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux volontaires mobilisé par le Centre national de gestion (CNG), aux stagiaires des formations en santé ou en travail social, aux missions de service civique en établissements et services médico-sociaux, à la plateforme nationale de mobilisation des bénévoles. Il est également souligné que « les forfaits incitatifs rémunérant les médecins et infirmiers libéraux en Ehpad ont été prolongés jusqu’à la fin de l’année 2020» avec le même objectif : renforcer les équipes.

Vite, de nouvelles solutions !
Sauf que tous ces dispositifs ne semblent pas suffisants pour répondre aujourd’hui aux besoins massifs et urgents en ressources humaines. Partant du principe que certains secteurs comme la restauration, l’hôtellerie, le tourisme ou la sous-traitance aéronautique se retrouvent à l’arrêt, il est donc suggéré de « capter ces viviers de professionnels ainsi que tout demandeur d’emploi, y compris les personnes éloignées de l’emploi lorsque cela est possible». Et donc de les recruter rapidement sur des métiers en tension comme ceux « d’aides-soignants, d’accompagnants éducatifs et sociaux et d’auxiliaires de vie, ainsi que sur des fonctions d’aide à la personne, dans les Ehpad, résidences autonomie et services à domicile». Pour cela, il est demandé aux préfets des départements et régions en lien avec les directeurs généraux d’ARS de réunir avant le 10 novembre l’ensemble des acteurs concernés pour apporter des solutions rapides au secteur du grand âge et concevoir ainsi un dispositif de recrutements de proximité en fonction des ressources et des besoins.

Des solutions en partenariat
L’objectif visé est d’impliquer tous les acteurs possibles de Pôle emploi en passant par les opérateurs de compétences même en dehors du secteur. Le Gouvernement cherche à déployer de nouvelles solutions évoquant en guise d’exemple des initiatives déjà menées par certains départements. Dans le Finistère, des personnes licenciées de l’agroalimentaire ont ainsi été recrutées comme auxiliaires de vie par des services à domicile pour personnes âgées moyennant un tutorat individuel réalisé par des professionnels en poste. Des demandeurs d’emploi de longue durée du Loir-et-Cher ont aussi été repérés lors de journées portes ouvertes en Ehpad comme agents de soins. Après une période de mise en situation en milieu professionnel ou d’un stage d’immersion suivi d’une formation de dix semaines (avec certification professionnelle), certains ont signé un contrat de travail de six mois minimum. À ce stade, la circulaire n’apporte aucune information sur les moyens financiers donnés pour cette campagne. Reste en effet à venir les propositions des acteurs de proximité.

 

 

* Participaient à la réunion organisée le 29 octobre par Brigitte Bourguignon des représentants de : la Fnadepa, la Fesp, l’ADMR, la Cnam, la Fnaqpa, la fnaafp, la FHF, l’AD-PA, la Fedesap, la Fepem, le Synerpa, la CNSA, l’Uniopss, Adedom et la Mutualité française.

 

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