50 millions d’euros financent le plan contre la sinistralité des emplois médico-sociaux

capture-decran-2016-12-02-a-16-10-06Publié le 31.01.2021 par Lydie Watremetz
Article Hospimedia

 

 

Brigitte Bourguignon fait le point à Bordeaux sur la stratégie gouvernementale du plan métiers de l’autonomie. La Cnam finalise un plan contre la sinistralité. En mars, un engagement de développement des emplois et des compétences sera signé.

L’amélioration des pratiques professionnelles dans le secteur médico-social est un chantier au long cours préconisé dans les rapports de 2019 de Dominique Libault et aussi de Myriam El Khomri. De nombreuses actions ont été engagées sur cette problématique depuis plusieurs années. À son tour, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée à l’Autonomie s’y attèle depuis sa prise de fonction ministérielle. En déplacement à Bordeaux (Gironde) ce 30 janvier, elle est revenu sur ses actions et a indiqué — lors d’un point presse organisé en visioconférence à la préfecture — qu' »un plan de lutte contre la sinistralité porté par la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) est en cours de finalisation ». Anticipant les critiques, elle a vite complété : « ce plan n’est pas une coquille vide, loin de là, puisqu’il est doté d’une enveloppe de 50 millions d’euros sur quatre ans, qui permettra une communication spécifique et un dispositif qui permettra aux très petites entreprises (TPE) de recourir aux équipements et à la formation, pour réduire notamment les troubles musculo-squelettiques.»

 

Un nouvel engagement en mars
Pour aller plus loin, elle envisage en mars prochain la signature avec Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, et les organisations syndicales un engagement de développement des emplois et des compétences des métiers du grand âge et de l’autonomie. Brigitte Bourguignon a présenté cette initiative destinée à assurer de meilleures conditions d’emploi et de rémunération comme l’un des quatre axes d’un plan plus global fixant la stratégie gouvernementale pour les métiers du grand âge et de l’autonomie (voir encadré ci dessous).
Ce n’est pas la première fois que la ministre déléguée évoque sa stratégie en faveur des métiers du grand âge. Elle l’a formalisée en septembre dernier mais jusque là, elle dévoilait ses différents pans séparément comme au mois de novembre, par exemple, quand elle a officiellement lancé la campagne de recrutement massif « un métier pour nous » (lire aussi nos articles ici et ). Cette fois, elle a dressé un point d’étape complet reprenant l’ensemble des actions du plan en faveur du développement des métiers du grand âge et de l’autonomie (à télécharger ci-dessous).

 

 

 

Brigitte Bourguignon a aussi indiqué que pour la mise en œuvre de cette stratégie elle a demandé à Virginie Lasserre, directrice générale de la cohésion sociale (DGCS) d’assurer les fonctions de secrétariat général du plan métiers du grand âge et de l’autonomie, au-delà de la mission de Michel Laforcade. Ces deux acteurs du plan accompagnaient donc la ministre déléguée à Bordeaux. Dans leurs interventions, ils ne sont pas véritablement entrés dans les détails de leurs missions. Michel Laforcade a ainsi rappelé qu’il avait été nommé par le Premier ministre Jean Castex afin d’accélérer la mise en œuvre du plan et de travailler tout particulièrement sur l’attractivité du secteur. D’après lui, cela passe notamment par l’évolution des rémunérations. Pour cela, il a souligné qu’il a engagé des négociations avec l’ensemble des employeurs et organisations syndicales du secteur dans la suite du Ségur de la santé. Plusieurs problématiques sont concernées. La première sur laquelle il a travaillé concerne l’extension aux secteurs hospitaliers non concernés par les premières revalorisations (services handicap, soins à domicile, addictologie des hôpitaux). Il a aussi indiqué avoir commencé les discussions avec les acteurs du privé non lucratif sans donner plus de détail sur les modalités de ces négociations (lire aussi notre article). Il a ensuite indiqué qu’il envisageait dans un dernier temps des discussions avec les acteurs du secteur hospitalier dits autonomes.

 

 

Les 4 axes du plan et quelques actions :

    – changer l’image des métiers pour répondre à l’urgence et aux enjeux :

  • refondre entièrement la formation des aides-soignants en renforçant l’attractivité du métier et en lui donnant plus de sens ;
  • lancer une campagne de communication sur les opportunités d’emploi ;
  • mobiliser Pôle emploi en appui aux ARS et aux établissements médico-sociaux en difficulté de recrutement (mise en place par exemple de formations courtes) ;
  • organiser des événements flash sur les métiers de l’autonomie ;
  • mettre en place une plateforme d’intermédiation ;
  • mobiliser des étudiants en santé ;
  • recourir au dispositif de service civique.
    – adapter les formations aux enjeux d’aujourd’hui et de demain :

  • objectif annuel : 10% des diplômes d’aide-soignant et d’accompagnant éducatif délivrés en alternance ;
  • 25% des diplômes du secteur passés via la validation des acquis de l’expérience ;
  • mobiliser le nouveau bac professionnel « animation jeunes et personnes âgées » et les leviers de formation du réseau des groupements d’établissement Greta ;
  • développer les campus des métiers et qualifications dédiés au grand âge ;
  • renforcer les dispositifs de sécurisation financière des étudiants (contrats de pré-recrutement, bourses, stages, etc) ;
  • financement par l’État de 16 000 places supplémentaires dans les formations sanitaires et sociales dont 6 000 places en institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) et 10 000 places en instituts de formation d’aides-soignants (Ifas) et pour le diplôme d’État d’accompagnement éducatif et social (DEAES) ;
  • porter au moins à deux le nombre de session annuelles de tous les centres de formation à l’horizon 2021 pour la formation initiale ;
  • revoir les diplômes pour favoriser les parcours et la polyvalence entre le domicile et les établissements.
    – donner une priorité forte à la réduction de la sinistralité et à l’amélioration de la qualité de vie au travail :

  • améliorer les conditions de travail (programme national, formation, baromètre, développer les relais assistantes de vie ou faciliter l’obtention du permis de conduire) ;
  • promouvoir l’innovation organisationnelle, managériale et technique (renforcer la fonction gestionnaire de cas, la formation des cadres dirigeants et cadres de proximité.
    – améliorer les conditions de rémunération dans les secteurs du domicile et des établissements :

  • transformer les conventions collectives et les statuts de la fonction publique hospitalière pour accompagner l’évolution des classifications et des rémunérations ;
  • soutenir un secteur fragile dans le déploiement d’une vraie politique de recrutement et de gestion des emplois et des compétences (développer les groupements d’employeurs en les exonérant de TVA, créer un programme starter de plateformes départementales des métiers avec un guichet unique).

 

 

Liens et documents associés

Tous droits réservés 2001/2021 — HOSPIMEDIA

 

Contactez-nous 03 20 16 38 68 Envoyer un email Découvrir nos solutions
Simplifiez la gestion de vos remplacements Découvrez PERMUTEO