« Les personnes atteintes d’Alzheimer sont très touchantes » Julien, accompagnant éducatif et social

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Comment accompagner des résidents atteints d’Alzheimer ? Julien, accompagnant éducatif et social (AES) au sein d’une unité protégée et créateur de la page instagram @alzheimer_facts, revient sur son parcours et ses missions.

Pourriez-vous vous présenter et présenter votre parcours ?

Mon parcours professionnel est atypique car je n’ai pas choisi la voie du social après le bac. Après un an de BTS dans le commerce, je me suis rendu compte que ce n’était pas du tout pour moi. Durant un été, je suis parti en séjour adapté pour accompagner des personnes en situation de handicap, ce qui m’a beaucoup plu. À mon retour, j’ai rejoint la formation Greta qui aide à établir un projet professionnel et qui m’a permis de réaliser un stage au sein d’une unité protégée en Ehpad. J’ai eu une vraie révélation ! Je me suis donc renseigné sur la formation d’AES. Comme j’avais le bac, je n’ai pas dû passer l’épreuve écrite, seulement l’oral. J’ai été pris et j’ai donc suivi la formation de 9 mois. J’ai réalisé mon premier stage en animation au sein d’un Ehpad et mon deuxième en unité protégée, qui a confirmé mon choix. Depuis novembre 2019, je suis en CDI au sein d’un Ehpad avec unité protégée. Si au début j’alternais mon emploi du temps entre l’Ehpad et l’unité protégée, je suis désormais à temps complet au sein d’une unité protégée Alzheimer qui accueille 8 résidents.

Quelles sont les missions d’un accompagnant éducatif et social et quelles sont les qualités nécessaires pour exercer ce métier ?

Le rôle d’un·e AES est de réaliser les interventions du quotidien pour aider les personnes en manque d’autonomie, que ce soit à cause de l’âge ou de la maladie.
On les accompagne et on met en place un projet de vie pour que ces personnes ne perdent pas complètement leur autonomie.

Pour réaliser ce métier, je dirais qu’il faut principalement de la patience, notamment en unité protégée. Ensuite, avoir une bonne capacité d’écoute et être fort mentalement car le quotidien peut être assez éprouvant.

Quelles sont les spécificités du métier au sein d’une unité protégée Alzheimer ?

Enfants ou adultes en situation de handicap, personnes âgées ou vulnérables… le métier d’AES peut s’exercer auprès de publics divers. Chaque approche est différente. Personnellement, j’ai souhaité travailler en unité protégée Alzheimer car je trouve ce public très touchant ! Ils ont besoin d’être dans un environnement stable, entourés par les mêmes professionnels pour être bien.

Concrètement, je suis avec les résidents du matin au soir, du lever au coucher. Avec une ASH, je leur fais prendre leur petit déjeuner, je les accompagne durant leur toilette, je m’occupe des animations et je suis là pour le repas du soir. Pour les animations, je travaille essentiellement sur la stimulation cognitive avec les résidents. Au travers d’activités ludiques, comme le loto, je les fais travailler leur mémoire, en les faisant parler de leur passé ou montrer des éléments.

Pourquoi avoir créé la page @alzheimer_facts ?

Je trouve que la maladie d’Alzheimer est encore taboue en France, elle fait peur. Souvent, les personnes ne savent pas comment se comporter face à elle et les professionnels de santé ne sont pas assez bien formés. J’ai eu envie de créer du contenu pédagogique, accessible d’accès. Sur Instagram, je partage donc des lectures et des initiatives autour du sujet et je donne la parole aux aidants, aux professionnels, aux auteurs et à toute personne touchée de près ou de loin par cette maladie. Je souhaite que cette page soit collective et centrée autour de l’échange. Elle s’adresse à toute personne, professionnelle ou non, en quête d’informations sur la maladie d’Alzheimer.

 

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