[ Les stories de Staffsocial ▶️] Cyril, éducateur spécialisé

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Après les médecins, les infirmiers ou encore les sages-femmes, de plus en plus de travailleurs sociaux prennent la parole sur les réseaux sociaux. L’objectif ? Raconter la réalité des métiers du social, loin des idées reçues et du sensationnalisme des médias traditionnels.

Aujourd’hui, nous allons à la rencontre de Cyril, alias @cyril_educ, qui revient sur son quotidien d’éducateur spécialisé mais aussi de créateur de contenu sur les réseaux.

Quelles sont les missions d’un éducateur spécialisé ?

Les missions d’un éducateur spécialisé sont très variées. Un éducateur spécialisé peut travailler autant avec des enfants qu’avec des personnes âgées, il y a vraiment une large palette de publics. Il peut autant travailler en foyer, donc au quotidien avec des enfants, des ados, des adultes, des personnes en situation de handicap… qu’en milieu ouvert. Il peut travailler sur l’extérieur, comme moi, en milieu ouvert, donc aller vers les parents, les enfants… Un éducateur spécialisé peut également travailler dans le secteur du handicap, dans le secteur des droits communs… c’est vraiment très varié.

En fait, le principe de l’éducateur, c’est d’être une béquille à un instant T, pour aider à soutenir une personne dans un moment douloureux ou compliqué de sa vie. On l’accompagne pour avancer au mieux et pouvoir enlever cette béquille pour continuer tout·e seul·e sa route.

Que préfère-tu dans ton métier ?

Aussi bien en foyer qu’en milieu ouvert, on apprend beaucoup des personnes que l’on accompagne parce qu’elles ont de vraies histoires de vie. Et en fait, si on s’arrête juste 2 secondes et qu’on prend le temps, au lieu de stigmatiser les gens en disant « il fait ça à cause de ça », si on prend le temps de voir l’historique des gens, on se rend compte qu’il y a de vraies histoires de vie et que ça peut arriver à tout le monde.

Une idée reçue sur les éducateurs spécialisés qui t’énerve ?

Ce qui est souvent agaçant, c’est que l’on considère que l’éducateur a une petite baguette magique, on pense qu’il va être la solution à tous les maux, à tous les problèmes. C’est pas vrai, on a pas toutes les solutions, on peut aussi avoir des frustrations. Il y a aussi ce préjugé, notamment dans la protection de l’enfance, qui est très marquant, c’est le côté mauvais objet. On le retrouve souvent dans les documentaires : l’éducateur qui n’a pas son diplôme, qui fait mal son métier, qui ne va pas prendre en considération les autres… c’est un peu un mélange de ça. Et je rajouterai aussi la méconnaissance du métier d’éducateur spécialisé, très souvent.

Pourquoi t’être lancé sur les réseaux ?

Au tout début, je me suis lancé sur Youtube suite à un énième documentaire. On en discutait avec mes collègues et on se disait « on en a marre, on parle toujours de nous de façon négative » et je me suis dit qu’il fallait agir, même à petite échelle. Je me suis donc lancé sur youtube pour faire des vidéos pour présenter le métier d’éducateur spécialisé. Et petit à petit, je suis allé sur les autres réseaux, je suis arrivé sur instagram et, plus récemment sur Tiktok. Et en fait l’objectif de ces réseaux, c’est de créer un espèce de collectif pour pouvoir rendre visible nos métiers du social au grand public.

3 comptes à suivre ?

J’en aurais plus que 3, parce qu’il y en a beaucoup qui prennent la parole sur des sujets très différents. Je vais citer celui avec qui je travaille le plus, c’est @monsieurj_fr. Si je devais parler de comptes avec qui je n’interagis pas forcément mais que je trouve intéressants, je citerai @morganeefloureez sur Tiktok, qui travaille en foyer d’accueil d’urgence. Il y aurait aussi @une_educ_chez_vous, qui est une éducatrice en libéral. Il y en a une multitude aujourd’hui qui peuvent répondre à des sujets complétement différents des uns des autres.

Un conseil pour les futur·e·s éducs spés ?

C’est un métier de l’accompagnement, qui amène autant de frustration que de satisfaction. Il faut savoir être patient, il faut aussi se rendre compte qu’on travaille avec de l’humain. L’humain, c’est pas quelque chose que l’on peut prédire, que l’on peut prévoir. Il faut faire avec ce que nous donnent les personnes que l’on accompagne et pas trop en attendre d’eux, non pas qu’ils soient pas capables mais parce qu’ils n’ont peut-être pas la même temporalité. Donc c’est une vraie patience qu’il faut avoir, réussir à prendre du recul sur ce qui peut se mettre en place et éviter au maximum d’avoir des préjugés.

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